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Lot de 2 paires de chaussons pour lapin souffrant de pododermatite34,00 € – 42,00 €
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Encephalitozoon cuniculi est un parasite assez connu dans la santé des lapins et souvent redouté par la gravité des symptômes que certains lapins peuvent déclarer (signes neurologiques, insuffisance rénale…).
J’ai décidé de réunir les informations disponibles dans la littérature scientifique sur ce parasite. Pour une meilleure expérience de lecture, il y aura 3 parties :
1. Qu’est-ce que Encephalitozoon cuniculi ? : transmission et des mesures de préventions
2. La maladie : symptômes, méthodes de diagnostic et traitements
3. Séroprévalence : les données de prévalence de lapins exposés à E. cuniculi
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Je rappelle que je ne suis pas vétérinaire, mais je dispose d’une formation de recherche en microbiologie. Cet article n’a pas vocation à diagnostiquer ou traiter les lapins. C’est un article d’information avec sources scientifiques. Toutes questions sur le diagnostic, la prévention, les traitements sont à voir avec votre vétérinaire NAC exclusif (et j’insiste sur l’exclusif, car il y aura plus de chances de mise à jour sur les protocoles de traitements).
Les sources sont citées, vous êtes invités à creuser plus si vous avez des questionnements ou des doutes. Je demanderai à ce que vous me citiez si jamais vous utilisez les informations données sur cet article sans avoir regardé la source originale. En effet, ce travail m’a demandé énormément de temps et c’est une bonne pratique de sérieux de citer ses sources d’informations.
Encephalitozoon cuniculi est une microsporidie, un champignon parasite intracellulaire obligatoire. C’est-à-dire qu’il ne peut pas de développer ni se reproduire en dehors d’une cellule. Il va se propager sous forme de spores pour trouver d’autres cellules à infecter.
E. cuniculi peut infecter de nombreuses espèces de mammifères. Ces trois dernières décennies, il y a un intérêt croissant pour l’étude des microsporidies comme agent zoonotique (Magalhães et al., 2022), par sa propension à infecter plusieurs espèces susceptibles de développer des symptômes, comme chez les humains immunodéprimés (SIDA (Franzen et al., 1995), greffe (Gamboa-Dominguez et al., 2003) etc).
L’infection débute typiquement dans le système digestif pour produire les premières spores qui vont se disséminer dans le corps par le système sanguin (Wasson & Peper, 2000).
Au niveau cellulaire, E. cuniculi va infecter la cellule soit par germination de son tube polaire, soit par phagocytose de la spore (Fasshauer et al., 2005). Il va se multiplier dans la cellule hôte jusqu’à rupture de la cellule hôte, relâchant les spores dans le milieu environnant pour infecter les cellules avoisinantes et atteindre le système sanguin.
Dans les premiers stades de l’infection, le parasite va privilégier l’infection des reins, du foie, des poumons et du placenta, lors de l’infection chronique, on le retrouvera plutôt dans les reins, le foie, le cerveau et le cœur (Cox, 1979). Lors d’une transmission intra utérine de la mère au fœtus, on observe plutôt une atteinte oculaire chez les lapereaux (Ozkan 2019).
La rupture des cellules infectées entraine une inflammation des tissus et la formation de lésions au niveau des organes atteints (Leipig, 2013), pouvant ainsi entrainer les symptômes, même si la sévérité et la taille des lésions n’ont pas été corrélées avec la sévérité des symptômes (Csokai, Gruber, et al., 2009).
La transmission d’E. cuniculi se fait principalement par l’ingestion de spores dans les urines, selles et/ou sécrétions respiratoires. La principale voie d’excrétion des spores est par les urines. E. cuniculi peut aussi être transmis de la mère au fœtus chez différentes espèces (Baneux & Pognan, 2003).
Chez l’humain, les principaux facteurs de risque est le contact rapproché avec des animaux porteurs dans des conditions sanitaires pauvres (Carhan et al., 2015). Il est à noter que les personnes les plus à risque d’être infectées et de développer des symptômes d’E. cuniculi sont les personnes immunodéprimées (Halanova et al., 2003, Dipineto et al., 2008). Une infection symptomatique à E. cuniculi chez l’humain reste rare et il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour votre santé si votre lapin est porteur. Des précautions sont cependant à prendre si vous êtes immunodéprimé sévère, tout questionnement sera alors à adresser à votre équipe soignante et le laboratoire de parasitologie.
Un lapin séropositif et porteur d’E. cuniculi n’est pas forcément un lapin pouvant infecter. L’excrétion de spores se fait principalement 12 semaines après exposition au parasite, ensuite elle est sporadique et diminue en nombre de spores, ce qui explique la difficulté de diagnostic de l’infection. En effet, dû à l’excrétion très aléatoire après les premières semaines d’infection, la détection de spores dans les urines (Cox et al., 1979) et les selles n’est pas un outil fiable de diagnostic (sera développé dans la partie 2).
Les lapins en phase aiguë d’infection présentant des signes évocateurs d’E. cuniculi ne semblent pas excréter plus de spores par les urines. Dans l’étude de 2009 de Csokai, des spores ont été détectées dans 31,8% (7/22) des urines de lapins avec signes d’E. cuniculi, 26,7% (4/15) des lapins asymptomatiques (Csokai et al., 2009).
En 2001, une étude sur l’immunisation contre E. cuniculi avec des spores inactivés avait montré une bonne réponse immunitaire qui aurait pu protéger contre une infection (Sobottka et al., 2001). Une étude en 2010 a réussi à avoir une réponse immunitaire forte contre une protéine d’E. cuniculi, pouvant être un bon candidat pour une vaccination (Moretto et al., 2010).
Cependant depuis, il ne semble pas y avoir eu d’études supplémentaires publiées sur un possible vaccin contre E. cuniculi.
L’intérêt d’un vaccin contre E. cuniculi pour des lapins séronégatifs est très limité selon mon avis. Une grande partie des lapins porteurs ne développeront pas de symptômes graves, la sécrétion de spores est limitée après la première phase d’infection et il est tout à fait possible de limiter la transmission de spores au sein d’un élevage avec une bonne gestion des lapins intégrés.
Une expérience a montré que l’administration de Panacur avant exposition au parasite pouvait empêcher l’infection du lapin (Suter et al., 2001).
Pour les lapins porteurs, d’autres mesures peuvent être mises en place pour éviter un déclenchement des signes cliniques comme garder l’animal dans un environnement stable et sans stress, puisqu’un changement d’environnement peut-être un élément déclencheur de signes cliniques (Künzel & Fisher, 2018).
Pour les lapins dont on ne connait pas la sérologie ou séropositifs, il est possible d’administrer Panacur avant un événement programmable stressant pouvant faire baisser l’immunité, comme un vaccin, une opération programmée, voyage long etc.
Concernant l’élimination des spores dans le milieu de vie, la désinfection avec une solution à 0,1% de javel pendant 10 minutes ou à l’éthanol 70% pendant 10 secondes se sont montrés efficaces pour inactiver les spores (Jordan et al., 2006). Je recommanderai plutôt l’éthanol à 70% (alcool ménager) pour désinfecter, le temps de contact est court et les vapeurs d’alcool sont moins irritantes que la javel.
E. cuniculi est un parasite qui peut infecter de nombreuses espèces, mais peut d’individus déclarent des symptômes sévères de la maladie. Des mesures peuvent être mis en place pour limiter le risque de crises, comme un traitement préventif en cas d’évènements pouvant faire faiblir le système immunitaire.
Dans la prochaine partie, j’aborde les symptômes, les méthodes de diagnostic et les diagnostics différentiels aux symptômes ainsi que les traitements médicamenteux. N’hésite pas à t’abonner à ma newsletter ou sur instagram @LinaPasteur pour savoir quand ça sera publiée.
Ce travail m’a demandé énormément de temps de recherche bibliographique, de vérifications et de rédaction. Merci de respecter mon travail en me citant si vous avez directement pris l’information de l’article (sans consulter les publications scientifiques originales).
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Baneux, P. J. R., & Pognan, F. (2003). In utero transmission of Encephalitozoon cuniculi strain type I in rabbits. Laboratory Animals, 37(2), 132–138. https://doi.org/10.1258/00236770360563778
Carhan, A., Ozkan, O., & Ozkaya, E. (2015). The first identification of Encephalitozoon cuniculi infection in an animal care worker in Turkey. Iranian Journal of Parasitology, 10(2), 280–285.
Cox, J. C., Hamilton, R. C., & Attwood, H. D. (1979). An Investigation of the Route and Progression of Encephalitozoon cuniculi Infection in Adult Rabbits. The Journal of Protozoology, 26(2), 260–265. https://doi.org/10.1111/j.1550-7408.1979.tb02776.x
Csokai, J., Joachim, A., Gruber, A., Tichy, A., Pakozdy, A., & Künzel, F. (2009). Diagnostic markers for encephalitozoonosis in pet rabbits. Veterinary Parasitology, 163(1–2), 18–26. https://doi.org/10.1016/j.vetpar.2009.03.057
Csokai, J., Gruber, A., Künzel, F., Tichy, A., & Joachim, A. (2009). Encephalitozoonosis in pet rabbits (Oryctolagus cuniculus): Pathohistological findings in animals with latent infection versus clinical manifestation. Parasitology Research, 104(3), 629–635. https://doi.org/10.1007/s00436-008-1239-2
Dipineto, L., Rinaldi, L., Santaniello, A., Sensale, M., Cuomo, A., Calabria, M., et al. (2008). Serological survey for antibodies to Encephalitozoon cuniculi in pet rabbits in Italy. Zoonoses and Public Health, 55(3), 173–175. https://doi.org/10.1111/J.1863-2378.2007.01097.X
Fasshauer, V., Gross, U., & Bohne, W. (2005). The parasitophorous vacuole membrane of Encephalitozoon cuniculi lacks host cell membrane proteins immediately after invasion. Eukaryotic Cell, 4(1), 221–224. https://doi.org/10.1128/EC.4.1.221-224.2005
Franzen, C., Schwartz, D. A., Visvesvara, G. S., Müller, A., Schwenk, A., Salzberger, B., et al. (1995). Immunologically confirmed disseminated, asymptomatic Encephalitozoon cuniculi infection of the gastrointestinal tract in a patient with AIDS. Clinical Infectious Diseases, 21(6), 1480–1484. https://doi.org/10.1093/clinids/21.6.1480
Gamboa-Dominguez, A., De Anda, J., Donis, J., Ruiz-Maza, F., Visvesvara, G. S., & Diliz, H. (2003). Disseminated Encephalitozoon cuniculi infection in a Mexican kidney transplant recipient. Transplantation, 75(11), 1898–1900. https://doi.org/10.1097/01.TP.0000064623.57821.22
Halanova, M., Cislakova, L., Valencakova, A., Balent, P., Adam, J., & Travnicek, M. (2003). Serological screening of occurrence of antibodies to Encephalitozoon cuniculi in humans and animals in Eastern Slovakia. Annals of Agricultural and Environmental Medicine, 10(1), 117–120. Retrieved from https://www.aaem.pl/Serological-screening-of-occurrence-of-antibodies-to-Encephalitozoon-cuniculi-in,72820,0,2.html
Jordan, C. N., DiCristina, J. A., & Lindsay, D. S. (2006). Activity of bleach, ethanol and two commercial disinfectants against spores of Encephalitozoon cuniculi. Veterinary Parasitology, 136(3–4), 343–346. https://doi.org/10.1016/J.VETPAR.2005.11.005
Künzel, F., & Fisher, P. G. (2018, January 1). Clinical Signs, Diagnosis, and Treatment of Encephalitozoon cuniculi Infection in Rabbits. Veterinary Clinics of North America – Exotic Animal Practice. W.B. Saunders. https://doi.org/10.1016/j.cvex.2017.08.002
Latney, L., Nicole R. Wyre, N., & Charles Bradley, C. (2014). Encephalitozoon cuniculi in pet rabbits: diagnosis and optimal management. Veterinary Medicine: Research and Reports, 5, 169. https://doi.org/10.2147/vmrr.s49842
Magalhães, T. R., Pinto, F. F., & Queiroga, F. L. (2022, July 16). A multidisciplinary review about Encephalitozoon cuniculi in a One Health perspective. Parasitology Research. Springer. https://doi.org/10.1007/s00436-022-07562-z
Moretto, M. M., Lawlor, E. M., Xu, Y., Khan, I. A., & Weiss, L. M. (2010). Purified PTP1 protein induces antigen-specific protective immunity against Encephalitozoon cuniculi. Microbes and Infection, 12(7), 574–579. https://doi.org/10.1016/J.MICINF.2010.03.008
Sobottka, I., Iglauer, F., Schüler, T., Schmetz, C., Visvesvara, G. S., Albrecht, H., et al. (2001). Acute and long-term humoral immunity following active immunization of rabbits with inactivated spores of various Encephalitozoon species. Parasitology Research, 87(1), 1–6. https://doi.org/10.1007/s004360000297
Suter, C., Muller-Doblies, U., Hatt, J.-M., & Deplazes, P. (2001). Prevention and treatment of Encephalitozoon cuniculi infection in immunosuppressed rabbits with fenbendazole. Veterinary Record, 148(15), 478–480. https://doi.org/https://doi.org/10.1136/vr.148.15.478 Posted
Wasson, K., & Peper, R. L. (2000). Mammalian Microsporidiosis. Veterinary Pathology, 37(2), 113–128. https://doi.org/10.1354/vp.37-2-113
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