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Lot de 2 paires de chaussons pour lapin souffrant de pododermatite34,00 € – 42,00 €
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Encephalitozoon cuniculi est un parasite assez connu dans la santé des lapins et souvent redouté par la gravité des symptômes que certains lapins peuvent déclarer (signes neurologiques, insuffisance rénale…).
J’ai décidé de réunir les informations disponibles dans la littérature scientifique sur ce parasite. Pour une meilleure expérience de lecture, il y aura 3 parties :
1. Qu’est-ce que Encephalitozoon cuniculi ? : transmission et des mesures de préventions
2. La maladie : symptômes, méthodes de diagnostic et traitements
3. Séroprévalence : les données de prévalence de lapins exposés à E. cuniculi, facteurs de risques
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Je rappelle que je ne suis pas vétérinaire, mais je dispose d’une formation de recherche en microbiologie. Cet article n’a pas vocation à diagnostiquer ou traiter les lapins. C’est un article d’information avec sources scientifiques. Toutes questions sur le diagnostic, la prévention, les traitements sont à voir avec votre vétérinaire NAC exclusif (et j’insiste sur l’exclusif, car il y aura plus de chances de mise à jour sur les protocoles de traitements).
Les sources sont citées, vous êtes invités à creuser plus si vous avez des questionnements ou des doutes. Je demanderai à ce que vous me citiez si jamais vous utilisez les informations données sur cet article sans avoir regardé la source originale. En effet, ce travail m’a demandé énormément de temps et c’est une bonne pratique de sérieux de citer ses sources d’informations.
Attention : il n’y a pas un symptôme spécifique d’E. cuniculi, chaque présentation peut être le résultat d’une autre maladie, sans lien avec l’infection. Le diagnostic se fait par élimination et en regroupant plusieurs éléments évocateurs d’une infection active d’E. cuniculi.
La plupart des lapins porteurs d’E. cuniculi présenteront aucun symptôme, voire des symptômes sub cliniques très légers, comme un ralentissement de transit après un stresseur, même s’il est difficile de distinguer si E. cuniculi est réellement la cause. Il faut donc faire attention aux diagnostics différentiels chez un lapin séropositif.
Il n’y a pas de réponses claires sur ce qui peut déclencher une infection active chez un lapin porteur. Cela peut-être une réexposition au parasite entrainant une réinfection ou une baisse d’immunité du lapin (stress, maladies, opération etc) qui permet aux spores encore présents de proliférer à nouveau.
Les signes cliniques d’une infection active d’E. cuniculi sont* (Magalhães et al., 2022) :
* La liste des symptômes n’est pas énoncée par ordre de fréquence ou de gravité, ni exhaustive, il peut y avoir un ou plusieurs symptômes présents.
Le diagnostic définitif d’E. cuniculi peut être difficile à poser. Les lapins en infection active peuvent présenter un ou plusieurs symptômes, mais il est important de faire attention à avoir le plus d’arguments en faveur d’une infection par E. cuniculi, pour ne pas confondre les signes avec une autre maladie dont le traitement peut-être totalement différent.
Je peux donner en exemple mon lapin Pasteur, qui présente des signes qui peuvent évoquer fortement E. cuniculi : tourne en rond en cas de stress, problèmes d’équilibre, problèmes urinaires avec parfois de l’incontinence… La sérologie E. cuniculi et toxoplasmose a été faite 3 fois dans sa vie, à 1 an, 3 ans et 5 ans, devant des signes plus ou moins nouveaux pouvant être évocateur d’E. cuniculi. A chaque fois, la sérologie est revenue négative. L’hypothèse actuelle pour Pasteur au vu de tous ses signes est une carence durant son développement fœtal.
Je me demande s’il avait été positif et juste exposé (plus de parasites dans son corps), si on ne l’aurait pas traité autrement, pensant que ces signes étaient dus à E. cuniculi, alors que non. Il est facile de sauter sur l’excuse d’E. cuniculi, mais il faut vraiment avoir un tableau complet pour se faire une idée (par ex avec les dosages IgG et IgM, discuté dans le diagnostic).
Dans la partie 3, sur la prévalence, vous verrez qu’il n’est pas rare d’avoir des lapins présentant des signes d’une infection active à E. cuniculi sans pour autant qu’ils aient été exposé au parasite.
Diagnostics différentiels aux symptômes (Latney et al., 2014) :
La détection d’E. cuniculi est difficile sur des lapins vivants, il est possible de faire une PCR sur les urines, les selles ou le liquide céphalorachidien. Mais ces méthodes sont rarement utilisés en clinique car il y a beaucoup de faux négatifs dus à la sécrétion très sporadique des spores dans les urines et les selles. Une étude en 2008 a tenté de détecter E. cuniculi dans les urines et le liquide céphalorachidien de lapins séropositifs, sans succès (Künzel et al., 2008).
Un diagnostic peut être posé lors d’une autopsie, par l’identification de lésions compatibles avec cette infection, comme des granulomes, des infiltrations de cellules immunitaires et des fibroses (Leipig et al., 2013). Il est possible de faire de l’immuno histochimie ou de la PCR sur les tissus pour détecter plus spécifiquement E. cuniculi.
La sérologie reste l’outils de choix en clinique pour orienter le diagnostic. Il s’agit de doser la quantité d’anticorps dans le sang du lapin, ces anticorps sont produits en réaction à l’exposition du lapin au parasite. Elle ne peut cependant pas être le seul élément en faveur d’une infection active à E. cuniculi.
Une seule sérologie positive nous informe uniquement que le lapin a été exposé au parasite, mais ne donne pas d’indication si le lapin est encore porteur ou pas ou s’il est en infection active ou pas. En effet, le taux d’anticorps n’est pas forcément corrélé avec la présence de symptômes ou leurs sévérité. Il est aussi important de faire le dosage IgG et IgM, deux types d’anticorps qui peuvent donner des indices sur la phase infectieuse de la maladie.
Dans une étude en 2009, il n’a pas été observé de différences de taux d’IgG entre les lapins symptomatiques et asymptomatiques (Csokai, Joachim, et al., 2009), une autre étude la même année, avec un panel de lapins plus conséquent, il a été observé que le taux d’IgG était plus élevé chez les lapins présentant des signes évocateurs d’une infection active à E. cuniculi par rapport à des lapins sans symptômes et des lapins malades non suspectés d’une infection active à E. cuniculi (Cray et al., 2009).
Concernant les IgM, ils peuvent être indicateur d’une infection active, mais il est important de comparer ces valeurs sur plusieurs sérologies espacées dans le temps. Une étude sur 500 lapins a montré une augmentation des IgM chez les lapins souffrant d’une infection active comparés aux lapins asymptomatiques (Jeklova et al., 2010).
Il est recommandé de tester son lapin lorsqu’il est en bonne santé pour connaître son statut sérologique et ses taux d’anticorps si positif. S’il est positif, avoir les taux d’anticorps en bonne santé et asymptomatique pourra aider à écarter ou confirmer une infection active d’E. cuniculi à l’apparition de symptômes avec une nouvelle sérologie.
Les signes cliniques peuvent être associés à la présence de spores intracellulaires, mais il est plutôt admis que c’est l’inflammation qui en résulte qui entraine les signes cliniques. Même si en histologie, la sévérité des lésions inflammatoires n’est pas corrélée à la sévérité des symptômes (Csokai, Gruber, et al., 2009).
Le prognostic vital est engagé pour des cas très sévères, que cela soit neurologique ou rénal. Même si les symptômes neurologiques peuvent être impressionnantes, il n’est plus rare d’observer des cas sévère s’en remettre avec plus ou moins de séquelles avec un protocole adapté.
Le protocole thérapeutique peut varier grandement selon les symptômes et leurs sévérités. C’est au vétérinaire NAC d’adapter les traitements médicamenteux, conseiller les aménagements de l’environnement de vie durant l’infection active et d’autres thérapies complémentaires (physiothérapie, phytothérapie…).
Le médicament le plus connu et utilisé actuellement pour une infection active d’E. cuniculi est le fenbendazole (Panacur). J’ai choisi de ne pas élaborer sur le traitement d’une infection active ou en prévention par le fenbendazole pour éviter l’auto médication comme j’ai pu voir dans la communauté. Les protocoles de traitement sont bien connus des vétérinaires NAC, je vous conseille de vous référer à leurs recommandations.
D’autres molécules et protocoles ont été testés, comme l’albendazole qui n’est pas recommandé chez le lapin par sa toxicité foetale et son hépatoxicité à long terme (source initiale non trouvée, donc à prendre avec des réserves, sachant que l’albendazole est encore utilisé en traitement d’E. cuniculi par certains vétérinaires). Ou l’ajout d’un antibiotique en plus de l’antifongique (Kunzel et al. 2008).
Pour traiter l’inflammation, il a été étudié l’efficacité de corticoïdes mais l’effet immunosuppresseur de ces molécules rend ce traitement controversé pour gérer une infection active d’E. cuniculi. Une étude en 2012 a conclu que l’utilisation de dexamethasone ne semblait pas efficace dans le protocole thérapeutique (Sieg et al., 2012). Il est plutôt suggéré d’utiliser des AINS pour traiter l’inflammation, même s’il est nécessaire de faire attention aux lapins ayant des problèmes rénaux (que cela soit à cause d’E. cuniculi ou une autre pathologie).
Des benzodiazépines peuvent être prescrit en sédatif pour aider les lapins ayant un syndrome vestibulaire sévères et contrôler les crises d’épilepsie.
Au niveau de l’environnement, il doit être adapté selon les recommandations de votre vétérinaire NAC selon les symptômes présents pour éviter les blessures. La physiothérapie peut être d’une grande aide pour aider la récupération après une infection active.
Diagnostiquer E. cuniculi peut être très difficile, il faut prendre en compte beaucoup de paramètres et aller au plus probables en éliminant parfois d’autres diagnostics différentiels. Les traitements actuels ne garantissent pas une guérison totale, même si Panacur se démarque et semble être effectif dans la majorité des cas pour passer l’infection active.
Dans la prochaine partie et dernière partie, j’aborderai les études de séroprévalence d’E. cuniculi, etc.
Ce travail m’a demandé énormément de temps de recherche bibliographique, de vérifications et de rédaction. Merci de respecter mon travail en me citant si vous avez directement pris l’information de l’article (sans consulter les publications scientifiques originales).
Si vous souhaitez me soutenir dans mon travail pour fournir des articles sur la santé des lapins avec sources scientifiques, vous pouvez m’offrir un petit café.
Cray, C., Arcia, G., Schneider, R., Kelleher, S. A., & Arheart, K. L. (2009). Evaluation of the usefulness of an ELISA and protein electrophoresis in the diagnosis of Encephalitozoon cuniculi infection in rabbits. American Journal of Veterinary Research, 70(4), 478–482. https://doi.org/10.2460/ajvr.70.4.478
Csokai, J., Joachim, A., Gruber, A., Tichy, A., Pakozdy, A., & Künzel, F. (2009). Diagnostic markers for encephalitozoonosis in pet rabbits. Veterinary Parasitology, 163(1–2), 18–26. https://doi.org/10.1016/j.vetpar.2009.03.057
Csokai, J., Gruber, A., Künzel, F., Tichy, A., & Joachim, A. (2009). Encephalitozoonosis in pet rabbits (Oryctolagus cuniculus): Pathohistological findings in animals with latent infection versus clinical manifestation. Parasitology Research, 104(3), 629–635. https://doi.org/10.1007/s00436-008-1239-2
Jeklova, E., Jekl, V., Kovarcik, K., Hauptman, K., Koudela, B., Neumayerova, H., et al. (2010). Usefulness of detection of specific IgM and IgG antibodies for diagnosis of clinical encephalitozoonosis in pet rabbits. Veterinary Parasitology, 170(1–2), 143–148. https://doi.org/10.1016/j.vetpar.2010.01.029
Künzel, F., Gruber, A., Tichy, A., Edelhofer, R., Nell, B., Hassan, J., et al. (2008). Clinical symptoms and diagnosis of encephalitozoonosis in pet rabbits. Veterinary Parasitology, 151(2–4), 115–124. https://doi.org/10.1016/j.vetpar.2007.11.005
Latney, L., Nicole R. Wyre, N., & Charles Bradley, C. (2014). Encephalitozoon cuniculi in pet rabbits: diagnosis and optimal management. Veterinary Medicine: Research and Reports, 5, 169. https://doi.org/10.2147/vmrr.s49842
Leipig, M., Matiasek, K., Rinder, H., Janik, D., Emrich, D., Baiker, K., & Hermanns, W. (2013). Value of histopathology, immunohistochemistry, and real-time polymerase chain reaction in the confirmatory diagnosis of Encephalitozoon cuniculi infection in rabbits. Journal of Veterinary Diagnostic Investigation, 25(1), 16–26. https://doi.org/10.1177/1040638712466394
Magalhães, T. R., Pinto, F. F., & Queiroga, F. L. (2022, July 16). A multidisciplinary review about Encephalitozoon cuniculi in a One Health perspective. Parasitology Research. Springer. https://doi.org/10.1007/s00436-022-07562-z
Sieg, J., Hein, J., Jass, A., Sauter-Louis, C., Hartmann, K., & Fischer, A. (2012). Clinical evaluation of therapeutic success in rabbits with suspected encephalitozoonosis. Veterinary Parasitology, 187(1–2), 328–332. https://doi.org/10.1016/J.VETPAR.2011.12.014
Valencakova, A., & Halanova, M. (2012). Immune response to Encephalitozoon infection review. Comparative Immunology, Microbiology and Infectious Diseases, 35(1), 1–7. https://doi.org/10.1016/j.cimid.2011.11.004
C’ est vraiment de supers blogs que vous avez écrit, j’ai été très intéressé par ce que vous expliquez c’est très instructif car j’ai un lapinou de 3 ans et je suis vite inquiète lorsque je vois un petit tracas comme je pense beaucoup de lapiparents. Merci beaucoup pour tous les renseignements et conseils que j’ai lu. Chantal.
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